Elles ont des objectifs communs et n’hésitent pas à intervenir massivement pour aider leurs régions à sortir de la crise. La Fed et la BCE inonde le marché de liquidités depuis de nombreux mois. La première achète 85 Md$ de bons du Trésor et MBS chaque mois depuis plus d’un an tandis que la seconde n’hésite pas à acheter des obligations d’Etats européens en difficulté afin de soulager leurs conditions de financement. Cependant, les trajectoires que devraient suivre les 2 institutions au cours des prochains mois devraient être diamétralement opposées.
La Fed pourrait (enfin) commencer le « tapering »
« Tapering » : ce mot fait trembler les investisseurs du monde entier dès qu’il est évoqué par un membre du FOMC. Signifiant la fin progressive des injections massives de liquidités, le « tapering » de la Fed pourrait intervenir plus tôt que prévu. En effet, les bons chiffres de l’emploi du mois d’Octobre avec plus de 200 000 créations d’emploi et une croissance économique se hissant à 2,8% au troisième trimestre envoient des signes forts de reprise outre-Atlantique. Si ces bonnes statistiques venaient à se confirmer, la politique de soutien massive à l’économie américaine, connue sous le nom de QE3, ne serait plus autant justifiée et la Fed déciderait probablement de réduire ses achats massifs. La Fed a, par ailleurs, commencé à préparer l’opinion publique a un arrêt progressif du QE3 tout en indiquant qu’aucun calendrier précis n’était établi.
La BCE pourrait accentuer son soutien à l’économie
De son côté, la BCE semble s’engager sur une tout autre voie. Ayant abaissé cette semaine son principal taux directeur de 25 pts de base à 0.25%, l’établissement présidé par Mario Draghi souhaite mettre en place tous les moyens nécessaires pour faire revenir l’inflation à un niveau proche des 2% contre 0.7% actuellement. La situation économique en Europe peine à repartir et le taux de chômage est toujours à un niveau alarmant. La BCE tient donc un discours radicalement opposé à celui de la Fed. La Banque Centrale Européenne tient à rassurer les investisseurs en expliquant qu’elle mettrait tout en œuvre pour sortir la zone euro du marasme qui la touche depuis quelques années.
Alors que la Réserve Fédérale Américaine prépare l’opinion à un retrait progressif du QE3, la BCE prend à contrepied la Fed en se disant prête à intervenir davantage afin de mieux contrer les risques de déflation qui pèsent sur la zone Euro.