L’objectif est, dans un premier temps, de réaliser un état des lieux des interventions des banques françaises dans le secteur de la microfinance dans les pays du Sud. Puis, dans un second temps, il s’agit de mesurer l’impact de ces investissements sur les acteurs de la microfinance. L’Agence Française de Développement (AFD) a mandaté Epargne Sans Frontière (ESF), qui anime le RFM, pour réaliser cette étude qualitative. Le travail d’ESF a été effectué à partir d’entretiens d’environ deux heures avec six banques françaises (Société générale, BNP Paribas, Crédit mutuel, Crédit coopératif, Banques populaires, Crédit agricole) et une institution financière de développement, Proparco (filiale de l’AFD dédiée au financement du secteur privé), lesquelles structures sont actives dans ce secteur.
Cette étude a pour but de répondre aux problématiques suivantes :
de quelles façons les banques françaises interviennent en microfinance à l’étranger ?
pour quelles raisons les banques se sont-elles tournées vers ce secteur ?
comment des partenariats public-privé peuvent-ils se créer pour un développement efficace et efficient du secteur ?
quelles sont les évolutions à venir ?
Il est important de préciser que les entretiens ont été menés en septembre 2008 et que le condensé des informations a été revu en décembre 2008. Cette période a coïncidé avec l’irruption d’une importante crise financière affectant le secteur bancaire, ce qui a entraîné une prudence accrue dans la communication des structures interrogées.
Les stratégies des banques françaises en microfinance :
l’étude permet de constater que l’implication récente des groupes bancaires commerciaux en microfinance relève de la volonté manifeste d’un individu ou d’un groupe d’individus au sein du réseau bancaire. L’engagement de ces personnes a permis de sensibiliser le groupe à développer une stratégie ;
on constate une forte hétérogénéité dans la manière d’intervenir, souvent liée aux caractéristiques du groupe. L’étude montre une distinction entre les banques mutualistes et les banques commerciales. Pour ces dernières, les activités de microfinance sont intégrées dans les activités de banque de détail à travers l’inclusion d’une unité transversale liée à la responsabilité sociale de l’entreprise ou à sa politique de développement durable. Du côté des banques mutualistes, on évoque l’apprentissage d’un métier avec la création d’une unité indépendante (association ou fondation).