Face à la flambée des taux de crédit immobilier, dépassant aujourd’hui les 3%, le gouvernement envisage de relancer le prêt à taux zéro (PTZ) pour tous les primo-accédants. Cette mesure, si elle est adoptée, pourrait bouleverser le marché immobilier français, actuellement en berne.
Un dispositif fortement restreint depuis avril 2024
Depuis le 1er avril 2024, le PTZ a connu un recentrage drastique. Réservé aux appartements neufs dans les zones « tendues » (A, Abis et B1), il exclut désormais 93% du territoire français. Cette restriction a provoqué l’ire du secteur de la construction, déjà fragilisé par une chute de 20,2% des mises en chantier en un an.
« Il est impératif de rouvrir le PTZ à toutes les zones et de réintroduire les maisons individuelles dans le dispositif« , déclare Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB).
Les primo-accédants, principales victimes de la crise
La remontée rapide des taux d’intérêt en 2023 a considérablement compliqué l’accès au crédit pour les primo-accédants. Yann Jehanno, président du réseau immobilier Laforêt, souligne : « Le PTZ joue un rôle crucial en permettant de compléter le financement sans alourdir les mensualités. »
Vers un retour du PTZ universel ?
La FFB milite pour un retour du PTZ à son format d’origine : accessible à tous les primo-accédants, partout en France. Cette mesure pourrait relancer la construction, notamment dans les zones rurales et périurbaines.
Cependant, face aux contraintes budgétaires, une alternative émerge : un prêt à taux préférentiel. Ce dispositif offrirait un taux inférieur d’un à deux points par rapport au marché.
La balle dans le camp du gouvernement
La Fédération bancaire française (FBF) se dit ouverte à étudier cette proposition. Le projet pourrait être intégré à la loi de finances 2025, bientôt présentée à l’Assemblée nationale.
Le futur gouvernement Barnier, s’il est confirmé, devra trancher sur cette question cruciale pour l’avenir du marché immobilier français et l’accessibilité à la propriété.
Alors que le secteur retient son souffle, une chose est sûre : les discussions autour de la loi de finances 2025 s’annoncent décisives pour l’avenir du logement en France.